Promesse de l'Aube
RéglementBottinScenarioAnnexesPartenariats
Ils se regardaient tous, le regard vide de force mais le corps plein d'un courage qui empêchait la tétanie de leur être. Ils se lançaient des regards fous, et priaient silencieusement un dieu rendu sourd à leurs prières. Parfois, dans le lointain obscur, résonnait l’écho d'une voix suppliante qui tranchait dans le vif leur courage, laissant derrière elle l'écho amer de leurs regrets et plus encore l'envie de se recueillir dans leurs souvenirs. Mais des souvenirs joyeux, ils n'en connaissaient pas beaucoup, ils se raccrochaient pour certains, à peine sortis de l'enfance, à des jeux qu'ils avaient l'impression de ne plus reconnaître, et pour d'autres, plus âgés, de se souvenir du visage tendre de cette aimée qu'ils n'étaient pas vraiment certain de retrouver. Tout était noir, autant de suif que de crasse boueuse. Tout empestait la mort et la déjection d'une humanité en déclin. C'était la guerre, et des hommes qu'on avait envoyé sur les fronts, ils ne restaient plus rien si ce n'était les fantômes d'un passé révolu. Il n'y avait plus de splendeur dans le fait d'endosser un uniforme, il n'y avait plus de gloire à se battre, il ne restait plus que les carcasses décharnées de ces hommes abîmés par une vie qu'ils ne comprendraient peut être plus jamais. Ils se battaient pour une idée, pour une envie et quelques revendications. Ils se battaient et se battraient encore pour une envie de liberté sur le fascisme d'une conviction fallacieuse. Seulement, ils ne se doutaient pas que sur les mêmes terres, sur les mêmes sentiers désolés, une autre guerre avait lieu. Il n'était pas question de se battre dans des tranchées, en usant et abusant d'armes chargées de flammes et de balles, mais bien d'un tout autre type de conflit. Si l'idéologie de la race était bien mise en avant, il n'était pas question de se débarrasser d'un peuple Judaïque, mais bien de mettre en avant la suprématie d'un sang sur un autre. Ils n'étaient pas si nombreux que cela, mais ils étaient portés par une idéologie et plus encore une envie de se rebeller après des années à s'être fait brimer pour leur statut. Qui étaient-ils ? Rien de moins que les rejetons d'une autre époque, des sorciers de sang-purs ou qu'on assimilait à de très anciennes familles de sorciers. De ceux que leur gouvernement avait fini par considérer comme de simples reliques du passé pour faire évoluer les mœurs d'un peuple en accordant davantage d'importance à ces autres sorciers issus d'un tout autre monde. Celui des moldus. La transition, sûrement trop brutale, avait ainsi laissé un goût amer au sein des esprits de ces sorciers qui se considéraient comme légitime au regard de leur sang et du nom de leur famille. Ils s'étaient sentis lésés, ils s'étaient sentis délaissés comme abandonnés par leurs pairs. Et la guerre, idéologique, avait ainsi débuté dans un monde déjà en proie au chaos.