La belle vie. Une enfance dorée. J'avais tout ce que je désirais, je nageais dans un océan de biffetons. L'argent pour résoudre le moindre problème et le pouvoir en apprentissage. En effet, mes parents riches comme Crésus me prodiguaient tout ce qui était nécessaire à mon évolution. En découvrant ce monde, de mes petits yeux naissants, ma voix résonnait là où on voulait bien m'emmener. On me comptait les histoires de mes ancêtres, reconnus pour leur dévotion obscure qui sera bientôt la mienne. Mon petit corps innocent et rêveur dormait paisiblement chaque nuit. La lune en alliée, le noir en couverture, oui, la vie n'avait rien de vraiment compliqué, une seule chose manquait pour combler ce beau paysage. L'amour. Un sentiment inconnu jusqu'à mon adolescence si ce n'était pas là que mon adulescence. Je grandis extrêmement vite, délaissé, excepté lorsque je devais valoriser le nom de ma famille de par mon beau visage et mon rang désigné d'avance. Je défilais au milieu de ce beau monde ; je compris bien vite que ce geste m'avait été obligatoire juste pour créer l'envie. Les repas mondains, je ne les aimais pas, encore moins les acteurs de ce spectacle ridicule. Quand certains m'affligeaient de leur questions incessantes et incroyablement ennuyeuses, d'autres jalousaient déjà le petit bonhomme qui n'avait guère le choix de parader parmi la foule. Hypocrisie , vanité et assurance, voici là mes premières leçons...

Assez âgé pour me débrouiller seul à présent, on m'éduqua de sorte que toutes les bases de la magie n'aient plus de secret à mes yeux. En guise de gène le plus important, il m'était dû de devenir l'un des sorciers les plus puissants d'un avenir incertain. J'y voyais là ma seule passion, ma seule façon d'affirmer enfin ce que j'étais et ainsi assurer mon devenir solitaire, affirmé par mes choix futurs. Une délivrance certaine que j'attendais avec impatience.
L'école de magie ou plutôt l'ancienne bâtisse habitant présentement animaux variés et clan de gitans, m'ouvrit enfin ses portes majestueuses et cette partie là de mon existence rythmera bientôt mes faits et gestes. Elève studieux, bien que prisonnier de ma famille une fois de plus, j'appartenais aux Loki. Les autres garnements me faisaient du lèche vitrine, personne n'osait me provoquer et je pouvais enfin compter sur des alliés par dizaine. Malheureusement, là encore, les sentiments bienveillants s'éloignaient un peu plus encore jusqu'à ce que je rencontre Lorenz. L'amitié s'ouvrit à moi comme un livre au milles merveilles. Mon cœur cachait bien mes émois. Un masque de dureté et de froideur se posait sur mon visage, un réflexe familial que je n'avait aucun moyen de contrôler une fois encore... Les cours me servaient simplement à affirmer ma soif de pouvoir et mes dons s'agrandissaient à l'allure du temps qui passe... Une fois atteint l'objectif final, il ne me restait plus qu'à perfectionner mes action sur le le grand Terrain, notre planète. Ambition.

Par delà les murs de l'enceinte vieillie et inconscient voir même handicapé du sentiment, cette amitié toute particulière que j'avais partagé avec le beau et charismatique Heichenbach m'appartenais en son entier. Rien ni personne ne viendra enlever, ou pire, contrôler cette aventure qui se présentait à moi. A force de bêtises et de pouvoir grandissant au fur et à mesure des années qui s'écoulaient, cette amitié n’eut de cesse de s'intensifier. Liés à vie, un pacte de sang, accompagné d'un venin puissant pris de la mâchoire d'un des emblèmes des Jäger, sella ces belles paroles et mon esprit rejetait maintenant avec force ce que j’éprouvais si l'on voulait bien creuser plus loin. Je découvrais l'amour, un amour que je m'interdisait pourtant avec force.
Dure réalité, mes vieux m'avait promis à cette femme que je ne connaissais pas encore. Nos destins gravés dans la pierre, je respectait donc la tradition de peur de me voir retirer tout ce qui m'était cher. De plus, ils tenaient une force de persuasion à tout épreuve et en bon fils, il m'était impossible de désobéir. Par ce biais, j'assurerais ma lignée tout comme je respecterais le nom de ma famille et c'est par ce moyen, ce seul moyen, que je pourrais enfin prétendre jouer dans la cours des grands et faire honneur à mon avenir prometteur.

Le mariage fût un des plus beau du voisinage et les invités « obligatoires » applaudissaient avec vigueur notre union. Elsa semblait fragile et intéressante. Elle aussi bridée jusqu'à nos épousailles, nous voulions construire ensemble un semblant d'exemple à suivre. La marche à suivre ne se passa malheureusement pas comme nous l'avions espéré. Une fois délivré, ce que j'attendais depuis mon plus jeune âge, je n'eus de cesse de ressasser mes travers. Je bouillonnais, il m'était insupportable de me laisser enchaîné une fois encore à quelqu'un, juste pour la gloire. Je revendiquais mon indépendance, ma soif de découverte et mon instinct brutal vint à réveiller ma cruauté que j'avais simplement effleuré jusqu'alors. La pauvre biche fit office de bouclier, mes coups de lames tranchantes l'égratignait sans cesse, ma révolution intérieure se servait de ce terrain de jeu comme objet de destruction. Le mal s'installa dans notre relation mais paradoxalement je devenais addictif à cette beauté. Le fait de prendre toutes mes charges en plein visage me rendait vulnérable. Je m’attachais à elle et le temps avait raison de mes ressentis. Relation malsaine dans laquelle je m'étais engagé et accroché, une épreuve ultime se présenta sur un plateau d'argent massif. La belle faisait office de trahison à présent, et ce fait, fût insoutenable pour mon clan. Tous y allaient de son conseil, tous reniaient sans vergogne ma femme. Sang souillée, elle devenait l'ennemie à abattre. Une réputation mise à mal qui ne tardera pas à créer les brèches dangereuses au sein de ma famille. Impitoyables tueurs au sang chaud et sans le moindre remords, je le savais puisque j'avais grandit à l'intérieur de cette mafia particulière et que j'en était aussi devenu membre à part entière, ils ne tarderaient pas à éradiquer ma Elsa, je le pressentais, s'en était sûr. Un combat qui s'avérait perdu d'avance, mais je ne tolérerait pas de ne pas résoudre ce problème à ma façon. Après tout, mon ego grandissant d'homme Alpha restait lui aussi très fragile et désormais en tant qu'adulte masculin, je me devais de m’occuper de mes propres problèmes...

Ma véritable nature s'en trouvait fauchée de plein fouet. Mon âme coupée en deux, elle ne tardera pas à s'émietter pour créer cette troisième partie qui, elle, transmutera mes états d'âme en action.  Depuis 1933, un moldu, chose rarissime, vint à m'interloquer. Le nom de Hitler. Un homme aux idée ravissantes. Lui aussi n'avait que seul moteur la place du trône et il commençait là son ascension. C'est avec l’œil du tigre que je suivi son évolution. Mon bureau ressemblait à un grand capharnaüm, les dossiers s'empilaient, les photos et les parchemins décoraient les murs. Obnubilé par cette bête humaine, je comptais bien me faufiler là où on ne m'attendait pas. A force de malice et en grand tactique je réussis à entrer en contact, quelques années plus tard, avec celui qui traînait un nom qui faisait froid dans le dos. Il luttait pour sa race comme je voulais que la mienne prospère (avec exception) et ainsi obliger le monde à nous regarder avec crainte et respect. En réalité, je réussis à devenir son conseiller en affaires « extraordinaires » lui délivrant quelques informations secrètes, que j'avais pourtant jurée la non délivrance, mais l'occasion à saisir me faisait l'appel du pied. Le nouveau chancelier me considérait comme l'un de ses plus fervents conseiller, seulement, il se trouvait que lui me conseillait sur la manière d'agir. Un exemple à suivre puisque je ne me souciait en aucun cas de ces mortels se déchirant la terre, la parsement de leur chaire et leurs os pitoyables. Seul mon intérêt importait et je devenais peu à peu l'un des ambassadeurs d'un tout nouveau Monde.

Ironie de la situation, je détenais à présent le rôle de l'homme avec qui il fallait traiter pour espérer rejoindre le Berlin sorcier. Désormais diplomate en affaires étrangères, il me suffisait de jongler avec toutes mes histoire entamées mais toujours en suspends. La balance penchait enfin de mon côté mais jusqu'à quand ? Mes ambitions et ma vie personnelle ne se mélangeait pas, un peu comme l'eau et l'huile avec ma carcasse au milieu.
Quel sera mon chemin ? Ce qui est certain, c'est que je mettrais tout en œuvre pour auréoler mon destin. Entre mort, traquas et espoir, les pierres sur mon chemins seront malmenées et travaillées d'une main de fer.

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